La politique de l’eau en Espagne s’est basée sur l’augmentation des ressources en eau, ce qui a conduit le pays à devenir le quatrième du monde avec le plus grand nombre de barrages (1 200) et que la quasi-totalité des fleuves soient régulés.
Les usages de l’eau en Espagne sont répartis par secteurs, et la consommation est la suivante :
L’utilisation urbaine représente 8 à 10 pour cent de la consommation en eau. Or, il est prévu que ce pourcentage augmente en raison du développement du tourisme, en particulier dans les zones où l’eau est plus rare et s’utilise à des fins de loisirs (jardins, piscines, terrains de golf, etc.). La consommation de l’industrie (12-15 %) est maintenue en raison des mesures d’économie implantées pour réduire les coûts et les effluents contaminants.
L’un des principaux problèmes de l’approvisionnement en eau des villes et des industries est la « perte » d’eau dans les conduits de distribution. On estime aujourd’hui que 50 à 70 % de l’eau prélevée est gaspillée, par évaporation, fuites ou d’autres motifs. Pourtant, certains experts affirment que ces pertes pourraient être réduites de près de 15 %.
En Espagne, près de 80 % des ressources en eau sont utilisées par le secteur agricole.
Il existe actuellement 3 700 000 hectares (Ha) de terres irriguées, dont près d’un million sont arrosées de forme traditionnelle. L’augmentation de la surface irriguée proposée par le Plan national d’irrigation pour l’année 2008 est de 228 518 Ha, grâce notamment à l’accélération du rythme d’achèvement des zones irrigables en cours (138 365 Ha), en établissant de petites zones irrigables destinées à améliorer les condition du monde rural (79 426 Ha), et en favorisant la création de nouvelles terres irrigables pour l’initiative privée.
Cette augmentation de zones irrigables est due aux rendements importants que présentent ces types de cultures par rapport aux terres non irriguées.
Il existe aujourd’hui 735 000 Ha en production où les réseaux de distribution, fondamentalement des canaux de terre, enregistrent des pertes d’eau très élevées. En outre, 1 295 000 Ha sont arrosés par des conduites en béton, dont 392 000 Ha présentent de graves problèmes de conservation et de maintenance ; 1 981 000 Ha sont encore arrosés avec des méthodes anciennes, comme l’arrosage par planche ou par ruissellement naturel et une grande partie d’entre eux avec des arrosages par cycles.
Néanmoins, la résolution des conditions d’eau actuelles, un entretien adéquat et le remplacement des méthodes d’arrosage par planche par d’autres plus modernes, qui économisent l’eau utilisée, permettraient de réduire le gaspillage d’eau dont sont responsables les champs espagnols.
L’exploitation de l’eau souterraine dans les zones côtières (de l’agriculture, mais aussi du tourisme) a conduit la zone méditerranéenne, de la Catalogne à l’Andalousie, et dans les Îles Baléares et Canaries à saliniser les aquifères en moindre ou majeure mesure.
En outre, l’agriculture entraîne d’autres problèmes environnementaux, tels que la contamination des eaux (superficielles et souterraines) en raison de l’usage excessif d’insecticides et de pesticides. L’industrie chimique a jeté plus de 100 000 substances synthétiques dans l’environnement. Or, seuls les effets réels d’un petit nombre sont connus et par conséquent, les mesures de la contamination actuelles ne garantissent pas l’innocuité ou la qualité des eaux pour la vie naturelle ou pour la consommation humaine.
D’après le de l’environnement, 25 000 km de rivières et fleuves du pays, soit 33 % des ressources fluviales sont gravement polluées.
Les rivières et fleuves espagnols sont irréguliers en raison des saisons, et de leur assèchement pendant la saison estivale. Or, pour pouvoir disposer de l’eau suffisante, des barrages ont été construits pour stocker l’eau pendant les périodes de pluies, réguler le débit du fleuve pour éviter les inondations et produire de l’énergie hydroélectrique. La capacité de stockage est actuellement supérieure à 50 000 Hm³ par an, ce qui permet de disposer de près de 2 800 m³ d’eau par personne et par an.
D’après les données de l’Institut national de statistiques (en espagnol INE), l’Espagne a consommé en 1999, 22 771 Hm³ d’eau, dont 17 681 Hm³ furent utilisés pour l’arrosage, 3 536 Hm³ furent destinés à l’approvisionnement urbain, et les 1 554 Hm³ restants furent destinés à un usage industriel.
Force est de constater que l’une des raisons de la mauvaise « culture » de l’eau en Espagne est le prix très bas de l’eau qui « encourage » le gaspillage de ce bien si précieux. En effet, ce prix est loin de couvrir les frais de prélèvement et de traitement nécessaires à la consommation de l’eau. L’eau est considérée comme un bien public, et les frais sont imputés à la masse globale d’impôts payés par tous les contribuables.
En Espagne, les prix que payent les agriculteurs pour un mètre cube d’eau ne couvrent pas les coûts réels qu’impliquent conduire l’eau jusque dans les champs, et les prix payés ne tiennent pas compte des frais correspondants à la perte de la qualité de l’eau en raison de l’utilisation de produits phytosanitaires, ou à la salinisation due à la surexploitation des aquifères proches de la mer. Actuellement, les eaux souterraines représentent des frais pour l’agriculteur qui peuvent avoisiner les 0,11 €/m³ en moyenne (soit 20 ptas/m³). Néanmoins, dans la grande partie du million d’hectares de terres irriguées de façon traditionnelle et dans l’autre million d’hectares de terres utilisant les nouveaux systèmes d’irrigation subventionnés par l’état, les agriculteurs déboursent à peine 0,002 à 0,017€/m³ (0,4 et 3 ptas/m³).
La pratique de la réutilisation des eaux se fait rare en raison du refus des utilisateurs potentiels. En Espagne, près de 200 Hm3 sont réutilisés chaque années, pour l’arrosage. Cela se produit surtout sur la côte méditerranéenne et au sud, dans la zone atlantique et les archipels.
Depuis la fin des années soixante-dix, Ceuta, Lanzarote, Fuerteventura et Gran Canaria ont recours au dessalement de l’eau. Actuellement 200 Hm3 d’eau sont dessalés chaque année.
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